Avoir peu d’apport n’est pas forcément un souci pour avoir un crédit immobilier
Plus d’un emprunteur sur deux dispose de moins de 10% d’apport, selon une étude de Meilleurtaux.com.
Sans un apport élevé (au moins 10% du coût de l’emprunt), vous avez peu de chances d’obtenir un crédit immobilier. C’est le message qui était en vogue ces derniers mois. Il s’avère que ce n’est pas forcément le cas. Pour autant, cela ne signifie pas que l’on peut emprunter sans apport. Loin de là!
Concrètement, si votre apport est faible – moins de 10% voire moins de 5% -, vous pouvez espérer obtenir le feu vert de votre banque, à une seule condition: que votre taux d’endettement ne dépasse pas les fameux 33% (de vos revenus nets), recommandés par les autorités financières (HCSF). Chiffres à l’appui: 53% des dossiers financés entre le 11 mai et le 27 août 2020 par le courtier Meilleurtaux.com, disposaient de moins de 10% d’apport. Parmi eux, plus d’un tiers (37%) affiche un taux inférieur à 5%. «Le faible taux d’apport n’est finalement pas si bloquant que cela dans l’obtention d’un crédit immobilier», reconnaît Maël Bernier, de Meilleurtaux.com.
Certes, mais quelles sont les populations les plus demandeuses d’un crédit immobilier? Les jeunes – donc qui sont très souvent des primo- accédants – et les plus modestes – un quart d’entre eux gagnent moins de 2000 euros nets par mois. Or, ces deux populations ne disposent, généralement, pas ou peu d’apport. Ils doivent donc se serrer la ceinture pour que leur taux d’endettement ne dépasse pas les 33% ou tenter d’augmenter leur capacité d’achat. Car ils ne peuvent plus trop compter sur une baisse des taux ou une augmentation des durées d’emprunt. Les banques accordent plutôt ces avantages aux meilleurs profils. «Depuis le début de l’été, nous avons constaté un retour des décotes et des taux à moins de 1% pour ces emprunteurs», souligne Hervé Hatt, président de Meilleurtaux.com.
Une sélectivité qui se confirme dans les chiffres. Ainsi, si 36% des dossiers déposés dépassent le fameux taux de 33% d’endettement maximal, ce taux tombe à 16,9%, une fois que la banque a rendu son verdict, selon les chiffres de Meilleurtaux. C’est la conséquence des restrictions du HCSF. En revanche, aussi étrange que cela puisse paraître, la part des foyers modestes n’a pas tant diminué que cela (de 46% à 40% des emprunteurs), entre le dépôt du dossier et la réponse de la banque.
Celle des jeunes est quasiment identique (autour de 50%). «La structure du marché n’évolue pas trop. Par contre, la demande est plus faible du fait des restrictions du HCSF qui exclut les plus modestes et les investisseurs locatifs», explique Hervé Hatt. Et, aux dires des banques, ce resserrement va aller en s’accroissant dans les prochains mois. La bonne nouvelle? Les taux sont stables et devraient rester durablement bas, selon Meilleurtaux. De quoi continuer d’alimenter la demande et d’accroître la pression sur les plus fragiles.